Le conformisme des souvenirs6 minutes de lecture

conformisme des souvenirs développement personnel

Vous avez certainement beaucoup de souvenirs en vous que vous utilisez pour décrire des situations passées. Vous pouvez également vous remémorer de bons moments que vous avez vécus. Le conformisme des souvenirs est assez spécial à décrire.

Qu’est-ce qu’un souvenir ?

Un souvenir est l’enregistrement dans la mémoire d’un évènement qui a eu lieu dans le passé. C’est une collection de perceptions et également de sensations pour raconter une histoire. Par ailleurs, cette collection est considérée comme discontinue.

Qu’est-ce que le conformisme des souvenirs ?

On l’appelle l’effet de conformisme des souvenirs, ou encore contagion sociale des souvenirs. En anglais, c’est le memory conformity. C’est un phénomène montrant qu’au cours d’une discussion, un témoin peut donc être influencé par les propos d’un autre témoin. En effet, cela conduit à une convergence de leurs souvenirs des faits. Étrange, vous ne trouvez pas ? Est-ce que cela vous est déjà arrivé de repenser à des souvenirs de famille, et d’en reparler à d’autres membres de votre famille un peu plus tard en les entendant dire que vous avez des détails qui vous ont échappés ? Effectivement, les gens autour de nous parlent avec leurs souvenirs. Et même s’ils ne sont pas toujours authentiques en fonction de leur perception des choses. Les souvenirs peuvent donc varier en fonction des personnes, de leur ressenti et de leur angle de vue.

Pourquoi sommes-nous sujets ?

Une personne seule sera par ailleurs influencée par l’opinion d’un groupe dans le sens où c’est elle face aux autres, un groupe. Roger Mucchielli, psychosociologue, a démontré cette théorie. Une personne lambda va plutôt avoir tendance à suivre les autres, à se soumettre aux règles. Le groupe va, par ailleurs, montrer un « exemple » et présentera un modèle pour cette personne. Celle-ci va possiblement se laisser emporter par les idées de groupe ainsi que les valeurs communes. Seuls, nous nous savons moins forts qu’en groupe. Les opinions, comportements et perceptions d’une majorité influent donc sur la minorité.

La personne (A ou B) n’est plus convaincue d’elle-même et donc diminue l’idée de base. Cette idée sera minimisée car la personne qui n’est plus convaincue de ses souvenirs va bien sûr tenter de se rappeler, mais va avoir un doute sur le passé. En effet, le conformisme des souvenirs intervient entre ces deux personnes ou plus.

Par ailleurs, une série de récents travaux de 2013 a montré que dans certaines circonstances, les jeunes enfants (jusqu’à 5 ans) seraient moins sujets au conformisme des souvenirs que les enfants plus âgés et les adultes. L’hypothèse reposerait sur le fait que les jeunes enfants auraient moins de souvenirs de par leur âge, mais aussi parce qu’ils n’auraient pas encore la capacité de réellement différencier le vrai du faux (mensonge ou vérité).

Il est normal d’avoir un souvenir altéré par rapport à une autre personne. Cela vous apporte également un sentiment d’unicité, chose vraie.

Comment s’en rendre compte ?

Avec l’étude ci-dessus, on pourrait donc affirmer que les faux souvenirs, ou souvenirs altérés, peuvent augmenter de manière impressionnante avec l’âge. Il n’y a pas de manière claire de se rendre compte du conformisme des souvenirs pour soi, sauf s’il y a une preuve infaillible. Il est possible de le visualiser pour les autres plus nettement car on détient un avis détaché des personnes concernées.

Par ailleurs, l’idée est de pouvoir comparer avec certitude les éléments cités. En effet, si l’on n’a pas de point de comparaison, il sera difficile par la suite de défendre son propre point de vue.

Y a-t-il des témoins ? S’il y en a, vous pourrez donc vous conforter dans votre idée sur le souvenir qui est sujet au conformisme des souvenirs.

Et le cerveau dans tout cela ?

Des études ont montré des activités dans l’hippocampe et dans l’amygdale. Cette partie du cerveau est effectivement en lien proche avec le circuit émotionnel et social. L’amygdale va séparer les souvenirs à conserver de ceux à modifier. Les participants d’une étude ont modifié leurs souvenirs afin de se conformer à l’avis d’un groupe. Leur amygdale a fait le choix du souvenir à garder et celui à supprimer.

Vous voyez ! Notre cerveau est, en outre, très complexe. Les parties du cerveau ont ainsi chacune leur fonctionnalité. Elles se complètent aussi très bien et nous aident au jour le jour.

1er exemple

Par exemple, pendant l’enquête de l’attentat d’Oklahoma City en 1995 aux États unis, un employé de l’entreprise qui a loué le véhicule utilisé pour l’attaque a convaincu 2 collègues à lui que l’auteur de l’attentat, un présumé Timothy, était venu avec un autre homme. À l’origine, les témoins ne se rappelaient pas du tout de cette information. Ensuite, la recherche du complice fut vaine, puisque l’information était fausse.

Pour comprendre l’origine du conformisme des souvenirs, on peut en effet tirer 3 raisons de ces enquêtes :

– certains témoins peuvent accepter les informations d’un autre témoin parce qu’ils ne veulent par ailleurs pas afficher leur désaccord (influence normative)

– d’autres témoins peuvent le faire parce qu’ils estiment que l’autre témoin serait effectivement plus compétent ou détiendrait de meilleures informations (influence informationnelle)

– les suggestions d’un témoin peuvent aussi modifier les souvenirs d’un autre témoin, conduisant ce dernier à former un nouveau (faux) souvenir de la situation (distorsions de la mémoire)

2ème exemple

Des neuroscientifiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT), ont en effet analysé le comportement de souris qui étaient conditionnées pour avoir peur dans une cage bien spécifique. A chaque fois que les souris allaient dans cet espace, elles étaient angoissées.

Puis, les scientifiques ont inhibé génétiquement les neurones d’une partie peu étudiée de l’hippocampe, le subiculum, avant de remettre les souris dans la cage anxiogène. Résultat : les souris avaient moins peur. Effectivement, le souvenir de leur peur de base / initiale a fait preuve de modification. Le subiculum est donc nécessaire au rappel du souvenir, alors qu’il ne l’est pas à sa formation.

Pourquoi l’hippocampe a-t-il donc besoin de deux circuits distincts ? Dheeraj Roy, l’un des auteurs de ces travaux, avance une explication : « Nos souvenirs sont une combinaison d’expériences anciennes et nouvelles. Avoir deux circuits parallèles permet à la fois de se remémorer un souvenir et d’encoder de nouvelles informations. Une sorte de mise à jour de notre mémoire. »

Pour conclure

Le bien-être est en partie basé sur la confiance en soi, les souvenirs (quel qu’ils soient), l’environnement, la situation personnelle de l’individu, et d’autres choses encore. En outre, le conformisme des souvenirs fait partie de nous. Il sera toujours présent dans notre entourage, notre vie professionnelle et vie personnelle.

Vous pouvez aussi vous poser des questions sur votre enfance avec vos proches si vous souhaitez analyser quel est l’impact du conformisme des souvenirs. Il est réellement présent dans votre vie au jour le jour. Il est présent également dans notre monde en général, auprès de vos amis ou votre famille.

N’hésitez pas à demander à votre entourage s’il connaît cette facette de notre quotidien et comparez vos avis ! La positivité reste bien sûr de mise et les « mauvais » souvenirs sont également à éviter, sauf si vous avez pour nécessité de résoudre un conflit ou une situation à problèmes.

Voici une vidéo que je trouve expliquée de manière très profonde, de e-penser.com :

Faux souvenirs - 37 - e-penser

Résumé

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2 thoughts on “Le conformisme des souvenirs6 minutes de lecture

  1. Personnellement j’ai toujours l’impression d’avoir une mémoire de poisson rouge…
    Du coup s’il y a un souvenir à raconter je laisse aux autres le soin de le faire. Je ne garde que des ressentis mais pas de souvenirs des détails. 🤔🤔

  2. Si le conformisme de souvenirs se différencie des autres types de mémoire ou de mémorisations, étant une collection de perceptions et de sensations par exemple, comme vous l’avez dit, je crois que la gent-féminine en est plus sujette que la gent-masculine. Car les femmes sont plus susceptibles aux choses intelligibles que sensibles ou tangibles ; elles n’ont rien du mal à mémoriser ou avoir comme souvenirs les choses et événements remarquables truffés de sentiments, de sensations et d’émotions. Sinon, je vous invite à m’élucider les choses. En passant, je vous remercie pour votre article enrichissant.

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