Syndrome de l’écureuil : comment s’en défaire ?10 minutes de lecture

syndrome de l'écureuil développement personnel

Le syndrome de l’écureuil ? Qu’est-ce que c’est ? C’est aussi appelé syllogomanie ou accumulation compulsive, et je suis sûre que vous connaissez les termes basiques : c’est le fait d’entasser, d’accumuler, de garder de manière illogique ou excessive des objets dont on ne se sert pas, qui ne fonctionne plus, mais on ne sait jamais, cela peut servir un jour… Il est étroitement lié au Syndrome de Diogène, qui est caractérisé par un trouble du comportement conduisant à des conditions de vie négligées, voire insalubres.

Le syndrome de l’écureuil est considéré comme un TOC (Trouble Obsessionnel Compulsif), et est donc catégorisé comme une maladie. Dans le terme maladie, je parle du côté psychologique, mental, qui pourrait faire référence à une maladie mentale, finalement. Je n’aime pas vraiment cette catégorisation, je trouve que cela va loin, mais les médecins en ont décidé autrement.

Vous gardez les stylos usagés, les boutons de chemises dépareillées, les boîtes à chaussures ? Cet article est fait pour vous !

Ça y est, vous saisissez ? Je vais vous faire une liste non exhaustive des situations sujettes à ce syndrome de l’écureuil.

Qu’est-ce que l’on garde avec ce syndrome de l’écureuil ?

– garder dans l’entrée de votre habitation un bocal / panière… avec tout un tas de choses inutiles. Stylos qui ne fonctionnent plus, boutons cassés, rechanges de talons pour mesdames, bicognios en tout genre, comme les décorations de la dernière bûche de Noël, un ruban d’un cadeau que l’on a reçu récemment, papiers / flyers de magasins car l’image est « jolie », des briquets, des échantillons gratuits de quelque chose, des pièces de monnaie, des cartes de visite… ;

– conserver dans votre armoire des vêtements qui ne vous servent plus. Pantalons trop grands, chemises ignobles offertes par les amis ou le beau-père, achats compulsifs comme des vêtements soldés, les chaussures (les #shoesAddicts), les écharpes à gogo, les cravates et les foulards que l’on met qu’une fois dans l’année, les chaussettes trouées qu’on ne remettra pas ;

syndrome de l'écureuil bibilothèque

On a aussi…

– garder des magazines, comme chez les médecins, pour se dire que finalement, on aurait besoin de relire un article plus tard sans aucun doute, mais qui est totalement faux. De plus, les #magazinesAddicts ont une tendance à acheter plusieurs magazines différents. Les sujets sont soit sur les peoples, le sport, le high-tech, et il y a toujours un intérêt à garder le / les magazines en question pour l’écureuil (cela fonctionne aussi pour les journaux) ;

– garder des livres que l’on a depuis que l’on sait lire ; les gens nous offrent des livres, et on les garde tous ! Au cas où on aurait encore envie de lire Candide de Voltaire, ou l’histoire des 3 Ours Bruns. Les livres sont quelque chose de précieux. Il est préférable de ne garder que ceux qui vous font vraiment plaisir. Vous pouvez conserver ceux qui ont une (vraie) valeur sentimentale à vos yeux ;

– garder des bibelots en tout genre pour le plaisir de posséder. Ça prend de la poussière et il y en a de toutes sortes : les petits animaux représentés sous plusieurs coutures, les boules à neige qui ont fait fureur durant une période, bouteilles de parfums vides ;

D’autres types d’objets, comme…

– garder les cassettes vidéo (ou les K7) du temps des magnétoscopes : c’était bien, ce temps où on pouvait voir plein de films sur cassette, les rembobiner, les remettre, et ainsi de suite, jusqu’à en avoir des centaines, et de voir que finalement les DVD et les Blu-Ray sont apparus, et même le dématérialisé ? On garde donc les précieuses cassettes qui nous ont fait passer tant de bons moments en famille (souvenirs) ;

– garder des cassettes audios ou des CD d’il y a longtemps (tout comme les cassettes vidéo) : on n’a plus forcément le lecteur adapté pour ce genre d’objet, mais on ne sait jamais, si quelqu’un nous offre un jour le baladeur adéquat…

– conserver des boîtes, comme des boîtes à chaussures, des boîtes à sucre, des boites de plats préparés (pour réutilisation, mais finalement non, ce n’est pas pratique, mais on les garde quand même), des boîtes d’articles High-Tech (boîte de souris de PC, boîte de la télévision, boîte du nouvel écran d’ordinateur, boîtes de jeux vidéo…), boîtes de médicaments (il y a la notice, dedans…) et j’en passe ;

– garder de vieilles lettres de personnes que l’on a perdue de vue, sous prétexte que ces personnes ont été là pour nous, mais que finalement, le contact a été rompu il y a des années, voir des dizaines d’années… Il est temps de passer à autre chose, non ? ;

Mais encore…

– garder des clefs de serrures que l’on n’a plus depuis lonnnnngtemps. On ne sait vraiment plus à quoi elles servent en général. Ou alors ce sont des clefs rejoignant un cadenas perdu, un ancien appartement, d’un ami ou juste trouvées par terre… Mais à quoi vous servent-elles ? ;

– garder de la nourriture dans son frigo, ses « réserves », sa cave ou autres emplacements où l’on peut stocker en grande quantité. Si vous êtes seuls, vous n’avez pas besoin d’acheter pour huit personnes, ce sera sans doute perdu au bout d’un moment. Et ce n’est pas parce qu’il y a une super réduction dans le magasin qu’il faut forcément acheter n’importe quoi ;

– garder des tickets de métro ou de bus : c’est bien, on a voyagé, mais maintenant que votre ticket a été utilisé, il ne vous sert plus à rien. Des souvenirs ? Sérieusement, vous n’avez pas pris de photos de la destination ? 🙂 Cela peut être la même chose avec les tickets de caisse. On a également les tickets de cinéma qui sont concernés, tout comme les tickets de parcmètre ! 

Les raisons du syndrome de l’écureuil

Toutes les choses gardées sont (bien souvent) inutiles. La personne qui les garde voit en ces objets une valeur inestimable et donc, qu’il ne faut donc surtout pas jeter.

Ces personnes vont être l’image de l’écureuil qui fait ses réserves pour l’hiver, sauf que pour elles, c’est à vie. Il n’y a pas de fin imaginable, elles n’y pensent pas. Elles ne délimitent pas le temps qu’elles vont garder ces objets car mentalement, c’est impossible. Le syndrome de l’écureuil peut être partout.

Se séparer du dernier journal ou du stylo dans le sac qui ne fonctionne plus est inenvisageable. Ces objets font partie de leur quotidien, de leur environnement.

Les raisons sont bien diverses

– sentiment de manque : la personne a eu un manque étant jeune et se sent obligée / a besoin de garder des objets pour compenser ce manque. Elle va même jusqu’à se dire qu’elle ne sera plus dans ce manque si elle garde ces objets ;

– événement traumatique (exemple : divorce, décès d’un proche, enfance troublée, etc.) que l’on n’aurait pas réussi à surmonter et qui se manifesterait avec des émotions négatives, la peur de mourir (« je possède donc j’existe ») et du souhait de se raccrocher au passé ;

– métabolisme cérébral du glucose différent des autres personnes. Le taux de métabolisme du glucose est significativement plus bas dans le cortex cingulaire ventral. Il est aussi inférieur que les personnes qui n’ont pas ce syndrome ;

Mais encore…

– stress : la personne est stressée de son vécu traumatisant / sa situation actuelle. Elle ne jette pas les objets car au fond d’elle, elle se dit que ça peut la réconforter ;

– situation financière : la personne n’a pas beaucoup de moyen, et le fait de garder des objets la met en confiance sur le sentiment de possession. Elle a besoin de posséder pour atténuer le sentiment de ne pas avoir beaucoup d’argent ;

– avoir une trace / avoir un souvenir du passé. Les personnes gardant ces objets sont dans l’optique de montrer à des amis ou à la progéniture cette « collection » dépassée ;

– flémingite aigüe : les personnes gardant ces objets ont tendance à trouver pénible de les jeter. Il y a une sorte d’angoisse qui s’installe et la personne ne jette pas pour éviter ce sentiment ;

– sentiment agréable de garder des objets : il est agréable d’acheter des choses, même si c’est éphémère. Cela dégage de l’endorphine qui donne à la personne un sentiment de bien-être.

Comment s’en sortir ?

– en parler autour d’elle (la personne qui a ce syndrome de l’écureuil) : ses proches, ses amis, sa famille… Ils verront en elle la souffrance que ce syndrome lui apporte. Elles seront (sans doute) à l’écoute de ses besoins, et l’aideront à se séparer de ses affaires ;

– se poser les bonnes questions avant chaque achat : En a-t-il/elle besoin dans l’immédiat ? En a-t-il/elle vraiment besoin à la base ? Combien d’articles semblables est-ce qu’il/elle possède déjà ? Est-ce vraiment insuffisant ? Peut-il/elle s’en passer ? Est-ce qu’elle se sent obligé(e) de se procurer cette chose ? A-t-il/elle les moyens de l’acheter ?

– se faire aider par des spécialistes grâce à une thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Il y a une évaluation avant traitement, le contrat thérapeutique, application du programme, évaluation des résultats.

D’autres actions à mettre en place pour se défaire du syndrome de l’écureuil

– prendre des médicaments spécifiques qui peuvent calmer le syndrome. Certains médicaments, comme les inhibiteurs spécifiques du recaptage de la sérotonine (ISRS) peuvent s’avérer efficaces. Voici des exemples d’ISRS courants : fluoxétine (Prozac), sertraline (Zoloft), fluvoxamine (Luvox), citalopram (Celexa), escitalopram (Cipralex). Bien sûr, il faut l’avis d’un médecin pour cela ;

– se regarder dans le miroir et se rendre compte que ça ne va pas, qu’il faut changer ça. Pas demain, non, c’est maintenant qu’il faut changer et mettre un plan d’action pour gérer la situation au plus vite. Le dire permet de se rendre compte et d’évacuer un sentiment de « je suis un écureuil » ;

– donner les choses superflues : un pas vers la « guérison » est de se débarrasser de ce qui lui tient à cœur. Ça lui permettra vraiment de se rendre compte de l’accumulation réalisée et de mettre un plan d’action en place.

J’espère que cet article vous aura renseigné sur le syndrome de l’écureuil, le pourquoi et le comment s’en sortir. Il n’y a pas toutes les solutions. Le mieux est réellement d’aller voir un médecin, de parler de votre cas (ou celui d’un proche). Ensuite, l’idée est d’établir un diagnostic du pourquoi la personne réagit comme cela et comment l’aider.

Résumé

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